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Le dernier Tango à Paris
27 octobre 2005

Pire to pire: Nobel pour être vrai

Dans mes libelles toujours impeccablement mesurées contre les impostures et falsifications des dessus de panier, contre un monde où la marchandise se contemple elle-même dans une société qu'elle a créé (Debord, et je vous emmerde), j'ai une prédilection particulière pour les travers de la célébration et de la reconnaissance. Pour ces élections crétines ou un aréopage de crétins décide de récompenser tel meilleur joueur de pied-ballon, tel collectionneur de pin's des années 90, tel chroniqueur d'une république (sic) noire dont personne n'a jamais entendu parler, ou tel autre chanteur au look de pédé et à la voix déraillée. La liste est définitivement longue. Et ennuyeuse.

Parmi ces mascarades, il en est une. Le
Nobel. Ce truc de gentilhommes bien élevés dans la tradition et la tromperie, bien blondés alcoolos et suicidaires, et bien sûrs d'eux-mêmes. Et parmi les Nobel, le pire-que-le-nobel, le faux Nobel, celui d'économie.
Faux parce que réellement ça n'en est pas un. Décidée à profiter de l'ignorance et de l'apparat sophistiqué d'une institution jamais discutée par le badaud, c'est la Banque de Suède,
Sveriges Riksbank, qui en 1968 a institué le Prix de la Banque de Suède en Sciences économiques en mémoire d'Alfred Nobel. Que l'incompétence des journalistes (pardonnez le pléonasme forcé) a vite adopté en Prix Nobel, ravageant un peu plus le niveau de compréhension existant des lecteurs de journaux et des mateurs de 20 heures.
Pire ensuite, car plus que les autres les orientations idéologiques de ce prix ne se discutent plus. En décernant l'immense majorité de ces lauriers aux soudards de l'école de Chicago, les juges ne cachent pas leurs sympathies pour les thèses les plus extrêmes du libéralisme. Sans se soucier jamais du bien-fondé de leur perspective. S'en foutent.

La cuvée de cette année ne déçoit pas.
Thomas Schelling et Robert Aumann. Primés pour leur contribution à la faussement ludique théorie des jeux.
Thomas Schelling:  Théoricien de l’escalade militaire lors de la guerre du Vietnam. Il justifie la non-ratification du protocole de Kyoto et l’abandon des objectifs de l’ONU pour le millénaire.
Robert Aumann: Esotériste talmudique. Il a théorisé le principe de la « coopération forcée » par « crainte de la sanction » au traitement infligé aux Palestiniens. Il milite au sein d’une organisation extrémiste, Professors for a Strong Israël, qu’il a contribué à créer pour saboter les accords d’Oslo. Partisan du Grand Israël, sur une base juive raciale, il est opposé à la création d’un État palestinien et il fait aujourd’hui campagne contre Ariel Sharon et pour l’annexion de Gaza.

Ces informations n'ont rien de confidentiel, elles sont à la portée de tous. De tous, sauf des journalistes.

Ici, les gueules des malfrats. Et j'ai même pas triché.

schellingrobert_aumann

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Commentaires
B
Exact. J'ai oublié Stiglitz.<br /> Mais des fois, je suis pas honnête intellectuellement.<br /> Ou pas honnête tout court.
B
Par honnetete intellectuelle, tu devrais citer des gens comme Joseph Stiglitz, auteur de "La grande desillusion", prix "nobel" d'economie en 2001, et qui demonte la pensee liberale que tu denonces.<br /> Sinon elles sont ou les gonzesses ?
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