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Le dernier Tango à Paris
27 avril 2006

De sang-froid

Me trouver en cette salle obscure c'était peut-être à cause de cette longue, brune et rosse. J'avais le ventre qui grondait et l'esprit un peu trop biscotté. J'ai dû choisir vite. Truman Capote, ça rime sec et allez, j'encours volontiers le risque de changer d'avis sur cette littérature néo-réaliste, descriptive et factuelle, qui ne m'a jamais excité plus que celà.
11h30 un samedi matin; et il n'y a encore que quelques chats en ville avant les ruades de foule sale et rubescente.
Y'a bien un couple certes, qui m'emmerde à commenter le film toutes les 2 minutes, mais je change vite de place.
20 minutes plus tard, je me maudis déjà. Non pas tant pour l'interprétation (excellente) ou pour la mise en scène (empesée), mais pour des biais qui m'apparaissent vite insupportables.
Le premier de ces biais est l'espèce de pointillés qui parcourent la pellicule pendant toute la durée du film et ce jusque dans la dernière scène. 1h57 de non-dits qui rendent le film inachevé pour ne pas dire abracadabrant. 1h57 de politiquement correct à l'américaine qui veut que jamais l'homosexualité de Capote ne vienne expliquer l'attraction-répulsion de celui-ci pour ses forçats, et particulièrement l'un d'entre-eux. L'unique affirmation ou presque de la pregnance du caractère psycho-sexuel de Capote est fournie par ces plans-séquence interminable ou il caresse les pages du journal du condamné, ou encore à la présence d'une personne de sexe masculin qui l'accompagne jusque dans ses vacances en espagne. C'est fin, que c'est fin, comme le sable de là-bas, dis.
A escamoter le caractère pédéraste de l'écrivain, ça dégénère franchement en bouillie inintelligible confirmée par les mines hagardes de quelques retraités surpris en train de bouffer leur casquette au générique de fin.
Mais il y'a pire. Il y'a une criante absence de critique par rapport à l'ignominie de la peine de mort. Là aussi on a escamoté, on a relégué ça au rang de l'insignifiant, préférant monter au premier plan les moues du pédé-mais-pas-pédé-faut-pas-dire-ça, pris entre son fantasme de se faire foutre par le musclé condamné à mort et sa conscience.
La trame est suspendue ainsi à la poutre de la pendaison qui se profile à chaque plan sans que jamais le réalisateur n'induise en contre-point une critique de la barbarie des exécutions.
Et renseignements pris, ce regard n'aura pas été celui de Capote lui-même qui dans son livre aurait admis là-dessus une position sans équivoque.
J'arrête. En résumé, ce film c'est de la soupe Campbell. De la grosse merde en boîte.
Et qu'on me dise encore qu'il "y'a de bons films qui passent en ce moment".

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Commentaires
M
Mi-jugées Mi-jaurées
C
Tss Tss...<br /> Dés qu'on parle d'une vie postérieure vous filez en mijaurées.<br /> (Toutes les mêmes!)
M
On n'est pas anal-phabète à ce que je lis.<br /> Mais je ne marche pas parce que je ne te connais ni des lèvres ni des dents.
C
Certes.<br /> Encore un petit effort cependant et je suis sûr que ça va finir par rentrer dans les annales. <br /> Allez, on serre l'aidant et on y va.
M
C'était rapport à Capote... Enfin tu avais compris...
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