Pedro et Nanni
Almodovar c'est pour ma mère et pour les fiottes. Volver, que j'ai vu pour répondre de façon anticipée à votre question fielleuse et mesquine, est une énième broderie du pédé ibérique préféré des français et du monde du cinéma sur la mort, la vie, les femmes, et presque pas les hommes. Chiant. Bien foutu, surtout Pénélope Cruz. Mais chiant. Ne faisant jamais décoller.
J'ai vite enchaîné sur Le caïman. Et là tout de suite, hauteur du propos, dérision transalpine qui fulgure tout, esprit et contagion du rire. Le rire comme antidote dernier contre les fascismes ordinaires, les conformismes et la compétition à tout prix.
Bruno Bonnomo, fomidablement interprété par Silvio Orlando, est un producteur de navets au bord de la crise de nerfs. Lâché par sa femme et par ses financiers, tous déçus par l'affligeante médiocrité de Maciste contre Freud ou de Suzy la misogyne, il vient s'échouer contre un scénario de la dernière chance, Le caïman. Manque de pot, il ne se rend pas compte à temps que celui-ci n'est rien d'autre qu'une biographie grinçante de Silvio Berlusconi. Et du coup, rien ne s'arrange comme vous pouvez vous en douter, bien au contraire.
Ce n'est pas le 8 1/2 de Moretti, comme l'aura vite annoncé le préposé au cinéma du Monde, mais 2 heures d'un film entre les rires et les larmes, l'intime et le politique. Le caïman, se tient toujours éloigné des marécages du manichéisme et se permet même d'inviter la gauche italienne à une nécessaire remise en question sans jamais épargner celui qui fut le plus grand cauchemar de la vie politique italienne de ces 15 dernières années.