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Le dernier Tango à Paris
29 novembre 2006

A la santé des barbares

Que la parole soit sacrée et qu'elle ne supporte que la contradiction par la parole, c'est un fait peut-être hypocrite (je ne sais que penser d'un supposé démocratique "droit" à la parole) mais sur lequel il n'y a rien à contester, tant l'occident lui doit depuis grosso modo la révolution de 89. Disons ici pour reprendre une expression frappante et pour suggérer le consensus, que c'est un mythe fondateur parmi d'autres de l'histoire moderne.
A ce titre, il convient bien évidemment de se démarquer à la première occasion des imbéciles qui vous collent un poing dans la gueule au motif que ce que vous venez de dire ne leur convient pas. Finale de coupe du monde ou non.
Et c'est non négociable dans une société qui aspire à la tranquilité des débats à défaut de celle des esprits.
Seulement vous ne m'oterez pas de mon esprit à moi, vous les bien-pensants, que s'arrêter là et ne dire que ça, c'est faire l'économie d'un autre mythe, sûrement aussi contestable mais tout aussi fondateur, et qui est celui de la responsabilité.

Dans l'épisode récent et fâcheux d'un professeur moyen qui aura oublié beaucoup de choses de la philosophie en faisant du prosélytisme pour le discours de la haine dans un célèbre quotidien de droite il y'a matière à réflechir.
Car voilà le problème, peut-on tout dire et n'importe comment au motif de la liberté d'expression?
Permettez que je pose la question autrement et que je sorte des sentiers trop battus et connotés. Faut bien ça.
Pourquoi est-ce qu'à mon tour je n'irais pas pondre une saloperie où j'entremêlerais religion, races et mépris des autres, en ferais un billet brûlant que je ferais diffuser par mes copains de gauche et trop distraits, et attendre patiemment qu'un connard de barbu me fasse connaître à la vitesse d'une traînée de poudre?
A moi l'aventure et le fric, les surveillances policières, le parfum de la clandestinité, les gonzesses et les comités de soutien avec les guest star habituelles.
Je pourrais ensuite, comme l'annonce Assouline sans recul - et est-ce bien son rôle après tout-, sortir peinard mon Da Vinci Code au Seuil et m'incarner en rempart contre la barbarie. Un destin ça s'invente.

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Commentaires
C
Dans le rapport aux autres, il n'y a que du "forcément subjectif". On peut toujours prétendre le contraire mais c'est crétin.
M
Un ado me demandait un jour à peu près en ces termes : "Ne pas aimer un raciste, c'est pas aussi du racisme ?"<br /> Je lui répondais bêtement que pour moi ne pas tolérer l'intolérance ne pouvait pas être considéré comme de l'intolérance.<br /> Il a dû réfléchir quelques instants avant de dire que ce n'était pas con...<br /> A mon avis, la liberté d'expression des uns s'arrête là où commence l'intolérance d'écoute des autres, mais c'est forcément subjectif.
P
Si tant de temps pour admettre.<br /> Un sabre bien cynique aujourd'hui.<br /> Mais siiii, à nous les putes, la coke, la burka !
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