L'émotion ou le galvaudage à portée de cafette
L'Homo Occidentalus, et particulièrement celui des grandes villes, et d'entre-eux le parisien mais c'est une autre histoire, véhicule quantité de tares. Longue liste à faire.
L'Homo Occidentalus souvent oublie de saluer ses voisins, leur souhaiter une bonne journée, soirée. Cet oubli peut s'échelonner sur des années. Il est distrait bien sûr.
Il se propose rarement de débarasser de ses paniers la vieille du dernier étage, celle dévastée par les arthroses. Et quand il fait trop chaud comme en 2003, et que ça fait un moment qu'il ne l'entend plus souffler comme une désespérée dans l'escalier, il a la flemme d'aller vérifier pourquoi. Il est flemmard évidemment.
Ouh, il n'est pas exempt d'émotions. Qu'allez vous chercher. L'émotion.
Parce que serait-il sans l'émotion?
L'émotion.
C'est ça plus qu'une quelconque solidarité, générosité, altruisme ou autre ringard synonyme, qui lui fait cracher au tonneau pour le dernier Téléthon ou Tsunami. Qui lui fait faire la queue sous la pluie s'il le faut pour aller voir tel grand film dont sa collègue nouvelle responsable des ventes lui a parlé mardi midi, assurant que le spectacle était garanti de moments de grande émotion. Formidable.
Qui lui arrache des larmes en regardant l'émission de Dumas ou de Fontaine et son comparse débile avant d'aller dormir près de sa grosse.
Qui le fait crier à l'injustice quand Muriel Robin - qui n'est pas sans lui rappeler la grosse sus-dite avec qui il passe ses nuits- annonce à 20 heures à toute la France bouleversée chez Chazal-oeil-humide, son humiliation de pas être contactée pour des rôles au cinéma, parce que personne ne le comprend.
Qui lui fait dire qu'il est lui aussi américain depuis ce jour du 11 septembre. Et lui aussi sarkozien presque par conséquent.
L'émotion. Pour se dire qu'on a les privilèges qu'ont peut. Et la vie de merde qui va avec.
Bande de cons.
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