Les banques - Deuxième partie
La laideur. Partout infiltrée. Le pognon qui
dégouline avec persistance dans tous les interstices malins. Des riches
en fric de plus en plus riches mais pas plus de riches. La misère, des
continents de civilisations en haillons parquées aux portes de
l'apparat et du chic.
Cette laideur qui ne concerne pas que les batraciens baveux, elle est distillée partout.
Du bout de mes orteils aux sommets des pyramides des cynismes. Inscrite, agrippée, incrustée comme de la crasse.
Elle
est belle notre histoire. Des belles marques, Mercedes, Renault,
Dassault, des belles vitrines qui puent littéralement la collaboration,
le nazisme, la mort.
Fission de l'atome, esclavage, tapis perçants
de bombes, camps, expérimentations des laboratoires pharmaceutiques, ce
que l'on dépose dans nos assiettes; les plus avancées des organisations
n'ont été permises que par ça.
On sait tout pourtant. Que Merrill
Lynch, Enron, Credit Suisse First Boston, Goldman Sachs, financent à
bout de bras les programmes des Bush dont le compteur de confiscation
et de saccages de vies n'a jamais été activé V. Charles Lewis, The buying of the president 2004, Perennial, New York, 2004, 507 pages, 14,95 euros.
Et on sait aussi mais moins. Les banques françaises et la collaboration, le colonialisme, l'afrique, la chimie, le nucléaire.
Et
ça n'empêche personne d'aller déposer ses fonds chez ces connards
chaque fin de mois, de la même manière, le coeur léger et le ventre
déjà anticipant sur les spectacles auxquelles il va inviter sa ou ses
poules.
Quelle merde.
Les tueurs économiques ne sont pas les derniers; et ils sont peut-être ce que nous protégons le mieux.
Je lisais l'un d'eux, John Perkins,
racontant comment faire son beurre en déhabillant les damnés, comment
asphyxier des grappes entières et leur descendance sous le poids des
devises. De cet argent que confie chacun de nous au système.
Assassinats
politiques, chantages, corruption, renversements, sexe, pouvoir,
argent. Pharaon existe toujours et c'est mieux géré. Pharaon c'est la
finance. Pharaon c'est notre notre renoncement à reprendre le contrôle
de nos vies.
Pharaon c'est nous.
Pharaon, et vous pouvez continuer à détourner les yeux.