La colocataire
Les arguments de la colocataire étaient parfaitement ronds et massifs. Définitifs, il faut le dire. Une pareille gorge fraîche tenait du miracle et j'avais, à chaque fois que je m'écarquillais les yeux dessus, l'impression d'être jeté du haut d'une falaise de quatre cents mètres. La diablesse en jouait et ne mettait jamais d'habits superflus, même par -10.
Dans ses délicieux bruissements, la belle salope qui passait son Capes me dérobait tout entier à Alice et je me laissais faire au plus grand dam de Charly, amoureux et fou, qui attendait la première occasion de me planter un poignard dans le dos: Ce malhabile roquentin ne rêvait que de me soustraire la dame, nuit et jour, jusqu'à ce que son visage se déformasse définitivement en une horrible grimace d'envie.
Ce qui arriva bientôt en effet; je quittai l'arène dés que je m'aperçus que la colocataire oubliait de se laver au moins un jour sur deux. Au début c'était un simple bruit que m'avait confié Alice et auquel je refusai d'accorder le moindre crédit, persuadé d'avoir affaire à une ruse féminine éternelle et éculée. Mais après enquête je conclus que c'était bien plus qu'un bruit, une odeur, au moins.
Dans ces conditions, et après une nécessaire explication pédagogique en apnée de quinze minutes, je congédiai vite fait bien fait la Gina Lolo qui une volte plus tard se consolait déjà dans les bras de Charly-la-grimace.